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Congrès Annuel de la SFT - Nancy, 19-20 octobre 2009

Toxicité Juvénile des Xénobiotiques et Toxicologie de la Reproduction


Intoxication par les Substances Responsables de

Troubles du Développement : Aspects Historiques

Robert WENNIG

Laboratoire National de Santé - Toxicologie, Université du Luxembourg
L-1511 Luxembourg


Dès le début de l'ère d'industrialisation de notre planète on avait déjà observé suite à une exposition à certaines substances des effets délétères à la naissance, ainsi que des issues défavorables de grossesses. Ce n'est qu'après la tragédie provoquée par la prescription médicale de la thalidomide aux femmes enceinte à la fin des années 1950, début 1960, qu'on a ressenti le besoin d'étudier d'une façon plus approfondie les effets des substances chimiques sur le développement prénatal, périnatal et post-natal humain.

Ainsi au cours des 5 à 6 dernières décennies de nombreuses recommandations, lignes directrices ou législations en matière d'évaluation des risques en toxicologie de la reproduction ont été établies, aussi bien par les autorités sanitaires nationales, que par un certain nombre d'organisations scientifiques internationales. La liste des facteurs reprotoxiques, ou soupçonnés de l'être, est très longue. Elle comprend  aussi bien des médicaments, des drogues, des contaminants de l'environnement, des facteurs physiques, des produits industriels, des polluants domestiques, des produits cosmétiques, des produits phytosanitaires, des constituants naturels, des produits de consommation courante tels qu'entre autres: acide valproïque, androgènes , antimétabolites, benzodiazépines, cocaïne, déficience ou excès en iode, dérivés coumariniques, diéthylstilboestrol (DES), éthanol (EtOH), éthers de glycol, méthyl-mercure (MeHg), oxyde de carbone (CO), polychlorobiphényles (PCBs), pénicillamine, perturbateurs endocriniens, phénytoïne, phthalates, plomb, rayons ionisants, rétinoïdes, sels de lithium, tabagisme, tétracyclines, thalidomide, triméthadione, vitamine A, etc. Le changement de paradigme « post-thalidomide » a eu une influence importante sur le perfectionnement des stratégies d'investigations expérimentales en toxicologie de la reproduction.

En effet de nombreuses techniques d'exploration in vivo aussi bien qu' in vitro, couvrant à la fois les aspects tératologiques, épigénétiques, génétiques, foetotoxiques, embryotoxiques, multigénérations, fertilité féminine et masculine, allaitement, etc., ont ainsi été élaborés. Certes maintes discussions controverses concernant ces sujets ont également apparu dans la littérature spécialisée.

Au cours de cet exposé quelques exemples marquants seront discutés plus en détail et un aperçu historique de l'évolution de la stratégie de l'évaluation des risques sera donné.