Programme

34ème Congrès Annuel de la SFT - Paris, 20-21 octobre 2008

Nanotechnologies : Evaluation du risque toxique


Toxicologie Générale et Immunotoxicité

Pr Marc PALLARDY
Toxicologie et INSERM UMR-S 749, Faculté de Pharmacie, Université Paris-Sud 11, Châtenay-Malabry


La réponse immunitaire peut être schématiquement divisée en deux compartiments : la réponse adaptative spécifique de l'antigène introduit et la réponse immunitaire innée qui est non-spécifique de l'antigène. L'immunotoxicité lié à l'exposition aux xénobiotiques peut donner lieu à trois types de manifestations : des réactions d'hypersensibilités liées à une réponse immunitaire inappropriée contre le produit introduit dans l'organisme, des maladies auto-immunes liées à une modification des auto-antigènes par le produit ou à une rupture de la tolérance immunitaire ou une immunosuppression donnant lieu à une exacerbation des maladies infectieuses et à une augmentation de l'incidence des tumeurs viro-induites.

Les structures et les propriétés des nanoparticules (NP) suggèrent que ces produits sont capables de modifier à la fois les réponses immunitaires innées et spécifiques d'antigène. La reconnaissance des NP par des récepteurs de type « scavenger » situés sur les phagocytes (macrophages, polynucléaires neutrophiles) peut induire la libération de cytokines à l'origine de réponse inflammatoire et de fibrose après inhalation. La matière sous forme particulaire, notamment fine, est connue pour posséder des propriétés adjuvantes qui peuvent conduire à une exacerbation ou à une modification du type de réponse immunitaire (réponse Th1 vs réponse Th2) à un antigène donné. Dans ce cas, il est possible que ce type de réponse conduise à des réactions d'hypersensibilités ou d'allergies comme déjà décrits avec les particules diesels après inhalation. La potentielle captation des NP ou reconnaissance de ces NP par les cellules dendritiques humaines pourraient aussi conduire à une altération de la fonction des ces cellules conduisant à une immunosuppression. Enfin, il est aussi possible que les NP soient capables de modifier les antigènes du soi ce qui peut conduire à des manifestations auto-immunes liées à une réponse immunitaire dirigée contre ces antigènes du soi-modifié.