Programme

34ème Congrès Annuel de la SFT - Paris, 20-21 octobre 2008

Nanotechnologies : Evaluation du risque toxique


Recommandations de l'AFSSAPS
pour l'Évaluation de la Sécurité Non-Clinique des Nanomédicaments

Jean-Roger CLAUDE
et le Groupe de Travail « Innovation non-Clinique » de l'Afssaps


Bien qu'il n'existe à l'heure actuelle que peu de médicaments sous forme nanoparticulaire (1 à 100 nanomètres), on peut prévoir un grand essor dans un avenir proche.

Trois caractéristiques sont à retenir :

  • Pour toutes les formes nanoparticulaires : la taille, la structure et les caractéristiques physicochimiques (particulièrement solubilité rapide ou lente, insolubilité, caractère biodégradable ou non, etc.) conditionnent largement leur devenir (pharmacocinétique) et leur activité dans un organisme vivant ;

  • Elles peuvent former des agrégats et des agglomérats, qui ont des propriétés différentes ;

  • Il est extrêmement difficile de différencier le risque potentiel du ou des composants de celui de la nanoparticule elle-même.

Trois secteurs principaux sont déjà développés ou en cours de développement :

  • L'imagerie médicale (IRM) ;
  • La vectorisation de principes actifs pour de nombreuses pathologies ;

  • Les utilisations par des voies locales pour obtenir des effets locaux ou systémiques (peau, œil, poumon).

L'évaluation de la sécurité non-clinique des MNP n'a pas actuellement de réglementation particulière, malgré l'existence de documents généraux récents (Union Européenne, FDA) sur les nanomatériaux. En 2005, une saisine de la Direction Générale de la Santé en direction de l'Afssaps a été émise, afin que soient proposées des recommandations relatives à l'évaluation toxicologique des MNP. Cette mission a été confiée au Groupe de Travail « Innovation non-Clinique » piloté par l'Unité de Veille Toxicologique (Responsable : Dominique MASSET, Secrétaire : Stéphane PERSONNE), qui vient de déposer ses conclusions.

D'une manière générale, dans le but de conférer à ses recommandations un caractère opérationnel immédiat, le Groupe de Travail a préféré proposer une approche « conventionnelle », mais la plus possible adaptée aux MNP, de l'évaluation de la sécurité non-clinique, plutôt que de proposer une approche futuriste, actuellement théorique, que certains préconisent.

Dans cette perspective seront présentées les propositions concernant les études pharmacocinétiques préalables à conduire en priorité, le recours à des modèles in vitro, les adaptations des méthodes d'étude de la Toxicité Générale, de la Toxicité sur la Reproduction, et de la Génotoxicité. L'évaluation du potentiel cancérogène pose des problèmes méthodologiques d'une grande difficulté (métrologie, contrôle des expositions, etc.), alors qu'il s'agit d'un risque auquel Autorités de santé, prescripteurs et patients sont très sensibilisés