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Congrès annuel SFT - Paris, 23-24 octobre 2006
"Toxicologie de la pharmacodépendance aux médicaments et aux drogues"

Évaluation de la pharmacodépendance en France

Anne BURSTIN
Afssaps, Saint-Denis

[English version]


L'évaluation de la pharmacodépendance a pour objet la surveillance des cas d'abus et de pharmacodépendance liés à la prise de substances ou plantes ayant un effet psychoactif ainsi que tout médicament ou autre produit en contenant à l'exclusion de l'alcool éthylique et du tabac.

La création d'un système d'évaluation de la pharmacodépendance répond à des exigences internationales en matière de lutte contre la toxicomanie définies par l'ONU et l'OMS. Le réseau français de pharmacodépendance, unique en Europe, participe à la politique de lutte contre la drogue et la toxicomanie coordonnée par la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie) dans le cadre d'un partenariat étroit avec l'OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies). Ce dispositif travaille également avec les systèmes de toxicovigilance et de pharmacovigilance. Ce dispositif créé en 1990 et officialisé en 1999 est coordonné par l'Afssaps. Il repose sur 10 Centres d'Evaluation et d'Information sur la Pharmacodépendance ( CEIP ) et 7 centres correspondants. Ces centres recueillent et évaluent les cas de pharmacodépendance et d'abus grâce à des outils adaptés :

1. Notification spontanée des cas par les professionnels de santé qui ont l'obligation de déclarer les cas graves. En 2005 : 1830 notifications spontanées collectées.
2. Enquêtes annuelles

OPPIDUM (Observation des Produits Psychotropes Illicites ou Détournés de leur Utilisation Médicamenteuse) surveille l'évolution de la consommation des psychotropes chez les patients sous traitements de substitution.
Faits marquants 2005 : apparition du clonazépam dans le palmarès des médicaments les plus cités, recul du flunitrazépam et du clorazépate dipotassique et augmentation de la consommation de l'héroïne, de la cocaïne et de la pratique de l'injection.

OSIAP (Ordonnances Suspectes, Indicateur d'Abus Possible) permet d'identifier les médicaments détournés à partir d'ordonnances falsifiées et présentées en pharmacie d'officine. Depuis 2005, ce dispositif fait l'objet d'un développement au niveau européen.
En 2005 : 494 ordonnances falsifiées recueillies et 803 médicaments cités (palmarès : zolpidem, buprénorphine et bromazépam).

DRAMES (Décès en Relation avec l'Abus de Médicaments Et de Substances) identifie les substances impliquées dans les décès des toxicomanes.
En 2005 : 69 cas de décès recueillis, implication des traitements de substitution dans 20% des décès contre 40% en 2004 et diminution continue du nombre de surdoses.

L'enquête sur la soumission chimique identifie les substances psychoactives utilisées à l'insu de la victime, à des fins criminelles ou délictuelles.
Entre juillet 2003 et mars 2005 : 258 cas collectés, implication très fréquente des benzodiazépines, rôle important du cannabis comme facteur de vulnérabilité, en particulier chez les jeunes.

3. Enquêtes ponctuelles et spécifiques

En 2005 : 31 enquêtes réalisées portant sur des médicaments (ex. Actiq® (fentanyl) et Xyrem® (GHB)), des drogues de synthèse (ex. m-chlorophénylpipérazine) ou des plantes (Iboga).

Les travaux des CEIP sont présentés à la Commission Nationale des Stupéfiants et des Psychotropes (CNSP) qui rend des avis au Directeur général de l'Afssaps et au Ministre chargé de la Santé concernant notamment l'inscription de substances sur la liste des stupéfiants ou des psychotropes, l'application d'un cadre strict de prescription et de délivrance pour certains médicaments ou encore l'application de mesures favorisant le bon usage des médicaments.

La capacité d'expertise de ce réseau rayonne également au-delà du territoire français, par la transmission de rapports d'évaluation à l 'EMEA (Agence Européenne du médicament), à l 'OEDT (Observatoire Européen des Drogues et des Toxicomanies) et au Comité d'experts sur la pharmacodépendance de l' OMS .

 


Congrès annuel SFT - Paris, 23-24 octobre 2006
"Toxicologie de la pharmacodépendance aux médicaments et aux drogues"

Evaluation of the drug dependence in France

Anne BURSTIN
Afssaps, Saint-Denis


The purpose of evaluation of the drug dependence is monitoring abuse cases and drug dependence connected with the consumption of substances or plants having a psychoactive effect as well as medicines or other products that include those substances, with the exception of ethylic alcohol and tobacco. The creation of a system of evaluation of the drug dependence meets international requirements in the fight against drug addiction. The French system of evaluation of the drug dependence, defined in 1990 and officialized in 1999, is unlike anything else in Europe. It participates in the campaign against illicit drugs and drug addiction coordinated by the MILDT (Interdepartmental Mission for Fight against Drug and Drugs addiction) in particular within the framework of a close partnership with the OFDT (French Monitoring Centre for Drugs and Drugs Addictions) . This warning system also works with the French system of pharmacovigilance and the French Poison Control Centres. The Afssaps (French Health Products Safety Agency) ensures the coordination of this network which is based on 10 Centres of Evaluation and Information about the Drug dependence (CEIP) and 7 associated centres.

These centres collect and assess the cases by using the appreciate tools:

1. Spontaneous notifications of cases by the health care professionals who have the obligation to declare serious cases. In 2005: 1,830 spontaneous notifications collected.
2. Annual studies

OPPIDUM (Observation of Illegal Drugs and Misuse of Psychotropic Medications) surveys the evolution of psychotropic consumption in patients on substitution treatments.
TREND 2005: appearance of clonazepam in the hit of the most abused medicines, decreasing of the consumption of flunitrazepam and clorazepate dipotassique and increasing of the consumption of heroin and cocaine and of the injection.

OSIAP (Suspicious Prescriptions, Indicator of Possible Abuse) identifies drug abuse by means of falsified prescriptions presented to dispensing pharmacies and draws the list of the most commonly misused drugs, nationally and regionally, in relation to sales figures. In 2006, European study of prescription forgeries is ongoing.
In 2005: 494 suspicious prescriptions collected and 803 medicines mentioned (hit: zolpidem, buprenorphine and bromazepam).

DRAMES (Drug and Substance Abuse-related Deaths) identifies substances involved in deaths of drug abusers.
In 2005: 69 cases collected, involving of the substitution treatments in 20% of deaths (versus 40% in 2004) and decreasing of the number of cases.

The survey on chemical submission identifies psychoactive substances used for punishable or criminal purposes, involving ingestion of these substances by victims without their knowledge.
From July 2003 to March 2005: 258 cases collected, benzodiazepines mainly detected with a key role of cannabis.

3. Punctual and specific studies

In 2005: 31 studies carried out [medicinal products (e.g. Actiq® (fentanyl), and Xyrem® (GHB)), synthetic drugs (e.g. m-chlorophenylpiperazine), plants (Iboga)]

CEIP studies are presented to the National Narcotics and Psychotropic Substances Commission.

This Commission advises the general manager of Afssaps and the minister of health. These notifications may concern substance registration on the list of narcotics or psychotropic substances, the regulation on prescription and delivery requirements, or the enforcement of measures for ensuring prosper drug use. The scope of action of the national network of drug dependence goes beyond France's borders. France forwards assessment reports to the EMCDDA (European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction), the EMEA (European Agency for the Evaluation of Medicinal Product) and the WHO .