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Congrès annuel SFT - Paris, 23-24 octobre 2006
"Toxicologie de la pharmacodépendance aux médicaments et aux drogues"

Évaluation clinique

Pierre PHILIP
UMR CNRS 5543, CHU, Bordeaux


L'accidentologie routière représentait en 2002 la 9ème cause de mortalité et d'invalidité dans le monde, en 2020 elle représentera la troisième cause. Entre 6 et 10% des accidents sont attribuables à la consommation de médicaments.
Identifier le rôle des médicaments dans le risque routier mais aussi leur possible action protectrice vis à vis de pathologies interférant avec la conduite doit devenir un enjeu de premier ordre pour tous les acteurs de la santé.
L'évaluation clinique de la dangerosité de la conduite peut reposer sur des éléments accidentologiques issus de l'épidémiologie mais aussi sur des données expérimentales.
Les médicaments appartiennent quasiment tous à la classe des psychotropes et sont sédatifs.
Les données collectées à la fois sur les accidents liés au comportement (conduite nocturne chez les sujet sains) ou aux pathologies montrent que le facteur de risque majeur de survenue d'accidents n'est pas la somnolence chronique comme peut le mesurer l'échelle d'Epworth mais la somnolence comportementale situationnelle (au volant).
Les données expérimentales quant à elles montrent une très forte corrélation entre le nombre de franchissements de ligne et le degré de somnolence et/ou de privation.
On peut donc considérer à ce jour que le critère des franchissements de lignes en conduite réelle représente l'étalon standard de la mesure du handicap de la conduite sous médicaments.
Plus de recherche est requise pour identifier les facteurs individuels de vulnérabilités aux médicaments et les situations de survenue des accidents liés à la consommation médicamenteuse.