Congrès annuel de la SFT - Brest, 13 et 14 octobre 2005
"Allergies et Toxiques "

Étude préliminaire sur la toxicité pour le développement prénatal de la N-2-éthylpyrrolidone

Frédéric GALLISSOT, Jean-Philippe SABATÉ, Anne-Marie SAILLENFAIT

Institut National de Recherche et de Sécurité, 54501, Vandoeuvre les Nancy Cedex, France


Introduction
Les règles de prévention des risques professionnels imposent de réduire l'exposition à des substances cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR), notamment, en les remplaçant par des substances moins dangereuses. La N-2-méthylpyrrolidone (NMP) qui a de nombreuses applications industrielles comme solvant organique, a récemment été classée en catégorie 2 pour la toxicité pour le développement au sein de l'Union Européenne. Son homologue supérieur, la N-2-éthylpyrrolidone (NEP), est envisagé comme produit de substitution. Toutefois, il existe très peu de données sur ses propriétés toxiques.
Les premiers éléments d'information concernant la toxicité pour le développement prénatal de la NEP sont apportés dans cette étude préliminaire chez le rat.

Matériel et Méthode
Des rattes gestantes Sprague-Dawley (9-12/groupe) ont reçu la NEP par gavage (5 ml/kg), du 6ème au 20ème jour de gestation, aux doses de 0 (véhicule : eau distillée), 125, 250, 500 ou 750 mg/kg.
Elles ont été euthanasiées le jour 21 de gestation. Le contenu des utérus a été examiné et les fœtus vivants ont été soumis à un examen externe.

Résultats
Une toxicité maternelle modérée a été observée à toutes les doses. Elle consistait en une diminution du gain de poids limitée aux premiers jours de traitement.
La NEP a provoqué une augmentation significative de la mortalité embryonnaire et fœtale à 500 mg/kg. Celle-ci atteignait 96% à 750 mg/kg. Le poids fœtal était réduit selon une relation effet-dose (de - 4% à 125 mg/kg, à –34 % à 500 mg/kg).
L'examen externe des fœtus a révélé quelques cas d'œdème général à 500 mg/kg.

Conclusion
Ces résultats montrent que la NEP affecte le développement embryo/fœtal chez le rat après administration par voie orale, à des doses comparables à celles de la NMP.