Congrès annuel de la SFT - Brest, 13 et 14 octobre 2005
"Allergies et Toxiques "

Étude de l'activation des voies intrinsèque et extrinsèque de l'apoptose par un aérosol anthropogénique dans des cellules embryonnaires d'epithélium pulmonaire humain (l132)

Z. DAGHER (1), G. GARÇON (1), S. BILLET (1), P. GOSSET (2), F. LEDOUX (3), D. COURCOT (4),
A. ABOUKAÏS (4), E. PUSKARIC (3), P. SHIRALI (1)

(1) Université du Littoral Côte d'Opale, Laboratoire de Recherche en Toxicologie Industrielle et Environnementale, MREI 2, 189A, av. M. Schumann, 59140 Dunkerque, France;
(2) Laboratoire d'Anatomie et de Cytologie Pathologique, GHIC-FLM, 56, rue du Port, 59046 Lille Cedex, France;
(3) Université du Littoral Côte d'Opale, Laboratoire Interdisciplinaire en Sciences de l'Environnement, ELICO UMR 8013, 32, av. Foch, 62930 Wimereux, France;
(4) Université du Littoral Côte d'Opale, Laboratoire de Catalyse et Environnement, MREI 1, 145, av. M. Schumann, 59140 Dunkerque, France.


Lors de travaux préliminaires, un aérosol a été prélevé dans la ville de Dunkerque (92,15% < 2,5µm), et ses caractéristiques physico-chimiques ainsi que sa cytotoxicité sur des cellules embryonnaires d'épithélium pulmonaires humain (L132) ont été déterminées. L'objectif de ce travail était d'étudier l'activation des voies intrinsèque et extrinsèque de l'apoptose par cet aérosol dans ce modèle cellulaire, au travers de l'évaluation des cellules apoptotiques (TdT-mediated dUTP-biotin Nick-End Labellung ; TUNEL), des concentrations mitochondriales et cytoplasmiques en cytochrome c, de l'activités des caspases 8, 9 et 3, et de la poly(ADP-ribose) polymerase (PARP).

Les cellules ont été exposées à l'aérosol à ses Concentrations Létales à 10% (CL10 = 18,84 µg/ml) et à 50% (CL50 = 75,36 µg/ml) pendant 24, 48 et 72h. La détection des cellules apoptotiques a été réalisée par la méthode TUNEL en cytométrie en flux, les concentrations en cytochrome c et en PARP ont été déterminées par des méthodes ELISA, et les activités des caspases 8, 9 et 3 ont été mesurées par des méthodes fluorométriques. L'analyse statistique a été réalisée par le test U de Mann et Whitney (a = 0,05 ; vs témoins).

Le nombre de cellules apoptotiques a augmenté pour les cellules exposées à l'aérosol à sa CL10 et à sa CL50 pendant 24, 48 et 72h. Indépendamment du temps d'exposition, une libération mitochondriale significative du cytochrome c a été observée (p<0,05 ou p<0,01). L'exposition des cellules à l'aérosol a engendré une augmentation dépendante du temps et de la concentration en aérosol des activités des caspases 8, 9 et 3 (p<0,05 ou p<0,01). Quel que soit le temps d'exposition, la PARP a été activée par l'aérosol à sa CL10 et à sa CL50 (p<0,01).

En conclusion, ces résultats montrent que l'apoptose est l'un des mécanismes physiopathologiques sous-jacents impliqués dans la cytotoxicité pulmonaire de cet aérosol.